Montagne et désert: Toubkal mon étoile


Ta dimension héberge le cœur la nuit lorsque les étoiles sont froides, une tente, un feu, du thé et une mémoire qui revit. Le Maghreb recouvre son souf, retrouve ses villages cubiques, la neige entassée, la rudité du quotidien des vies passées sous silence...

et l’ocre qui embrasse nos corps en suspend, l’oiseau tente de s’y retrouvé, à 4167 m, Toubkal, mon étoile, tu seras mon repère. ô Toubkal ! ô sérénité ! que tu es loin de la fanfare ! la fanfare ? c’est peut-être ce que l’on refuse d’entendre qui soudain fait du bruit. Force vive qui ne sert à rien, l’enfant pleure, la solitude l’emporte. De quelle source jailli l’inconscient ? où peut-on emmener nos fruits quand on sait de quoi se nourrissent les vaches ? Ô miracles, des poissons d’argent sont en train de chanter la chanson du prisonnier qui libère l’homme de l’homme pour ne pas avoir à construire de mur. Bridée, blindée, la proie disparaîtra sous le bruit des casques.

Haut-Atlas,
tu es hors de la mêlée.

A 2167 mètres le col de Tichka et le parfum de méchoui à Taddart célèbrent la nature. (ô Telouet, tu sais reconnaître le bruissement de l’eau qui chante), tu rassembles les tiens, autour de l’ahouach, des doum doums et des cris stridents, des parures coloriées aux senteurs de henné qui s’inscrivent dans le cœur des hommes comme le khôl accroche le regard. On ne sait plus s’il s’agit d’un sourire du ciel ou d’un appel nocturne qui promet des joies. Pendant ces mêmes nuits, d’autres regardent la télévision. Où ais-je les yeux lorsque l’eau d’Imlil regorge mes pensées de sables ? Peut-être cette nuit-là des cavaliers se réuniront pour rappeler le chemin de la caravane, des pâturages et du printemps. Torrentielle montagnarde, socle disloqué.

©Jamila Abitar

Commentaires

  1. Je suis déjà monté jusqu'au Toubkal en bon touriste que je suis, mais quelle ne fut pas mon grand étonnement de voir des paysages aussi éblouissants ! Le chemin pour y monter est rude, mais il en vaut la peine. Je pense que devant tant de beautés, on ne peut que devenir meilleur et oublier toutes les aigreurs de la société ! Merci à vous pour nous livrer ce magnifique texte ! Merci beaucoup !

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