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Affichage des articles du janvier, 2012

A Marrakech, derrière la Koutoubia

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L'appel au vocable Marche sur ce sable Attend l'heure Où les mots tombent Avec justesse Sur le palier L'inconnu sonne L'Atlas se réveille Insigne d'une mémoire La parade retrouvée Concordance de l'image Répond à l'appel Simple, comme cette lumière que l'on voit cette rencontre entre ces murs qui embrassent l'intemporel, entre ces deux lumières du jour, devant la porte de la baraka. Celle que l'on peut voir lorsque "le soleil se couche sur le sable aux reflets d'or aux milles éclats", Celle que l'on retrouve lorsque le soleil se couche derrière la Koutoubia, devant les colombes en vol. Devinettes qui émerveillent l'enfant, qui continue de penser la langue maternelle l'intelligence qui le rend fou et le jeu amusant. Cela dure tout le temps jusqu'au singulier qui titille l'imagination convoitée par les ignorants qui se limitent aux récréations. Ecoute la médina ocre parler aux remparts dés

Hommage aux Rifains

Un chant d’espoir vient au loin. Au passage des décombres une parole attendue lève l’ancre bourlingue dans les Ksour tandis que les pierres tiennent au chaud sous une magnifique poudreuse parcourt, expérimente les paroles qui sécrètent la voie par l’usage du silence peint l’amour et son secret. A quoi bon relater le brouhaha des citadins les intrigues communautaires dans un livre ouvert ce sont les royaumes qui laissent l’imagination de chacun retrouver sa part de vérité le plaisir éprouvé à dire ce qui ne se dit pas le silence perpétue l’instant le regard se perd d’entre les mondes chose visible la quiétude des morts sort des nuées telle une promesse jetée dans le bleu infini. ©Jamila Abitar

Montagne et désert: Toubkal mon étoile

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Ta dimension héberge le cœur la nuit lorsque les étoiles sont froides, une tente, un feu, du thé et une mémoire qui revit. Le Maghreb recouvre son souf, retrouve ses villages cubiques, la neige entassée, la rudité du quotidien des vies passées sous silence... et l’ocre qui embrasse nos corps en suspend, l’oiseau tente de s’y retrouvé, à 4167 m, Toubkal, mon étoile, tu seras mon repère. ô Toubkal ! ô sérénité ! que tu es loin de la fanfare ! la fanfare ? c’est peut-être ce que l’on refuse d’entendre qui soudain fait du bruit. Force vive qui ne sert à rien, l’enfant pleure, la solitude l’emporte. De quelle source jailli l’inconscient ? où peut-on emmener nos fruits quand on sait de quoi se nourrissent les vaches ? Ô miracles, des poissons d’argent sont en train de chanter la chanson du prisonnier qui libère l’homme de l’homme pour ne pas avoir à construire de mur. Bridée, blindée, la proie disparaîtra sous le bruit des casques. Haut-Atlas, tu es hors de la mêlée. A 2167 mètres l

Le petit jardin

Poème pour rendre à la langue Sa robe informelle La grâce de nous appartenir Pour nous faire revenir Sur le corps des syllabes La voix qui éveille en nous Le verbe L’objectivité Et la lumière qui défile sans fin Visite Jenine, les larmes posées sur le seuil d’une maison vide. Prompts à l’exil, les survivants du visible Se réveillent au pied des phares hospitaliers. Attente-réconciliation et calme-absence. Les robinets de l’or noir sont taris. Espace occupé, terrain glissant, cohésion, honnêteté, impasse. Le dialogue s’amorce. Pris sur le vif du sujet : victimes, belligérants et conscience tranquille. Il n’est pourtant plus question de lire dans le blanc des yeux, le rouge de la clandestinité. Quand les poètes auront les montagnes pour chevet, la lumière sera celle de la liberté. Reprends les tiens visiteur, pour que leur vie ne termine pas noyée au fond des océans. La continuité ne tient pas au superficiel. Une seconde vie et une sagesse pour penser l’

Une nuit au Riad Sahara Nour

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Le poète sans frontières sait ce que vos larmes ont pleuré la veille. Il ne décide pas ses mots, ils s'imposent à lui comme un commandement à écrire à saisir la flamme et l'orage du dehors au grand risque, oui, au grand risque de se faire clouer. Mais, on lui pardonnera pour la beauté de la langue pour son obstination à dire le monde. Le poète n'est pas là pour séduire mais pour dire la paralysie du rêve et l'audace de faire un enfant à la lueur du matin. Ce poète ou plutôt ces poètes aimeraient souffrir de leur unique douleur, mais ils n'ont pas le choix, ils sont multiples dans ce monde et antidotes du quotidien lassant. Nous les remercions pour leur présence à la Soirée Internationale de la Poésie, organisée par la poétesse et chanteuse Lucile Bernard, fondatrice du Centre de Création Artistique Riad Sahara Nour. Une grande dame dont la beauté rayonne chaque jour dans le Riad. www.riadsaharanour-marrakech.com Une autre grande dame, qui el

Le voile

La démocratie : ces mots qui nous font tant parler. Un figurant ne se voilait pas la face, il figurait. L’ordre des choses voulait faire bonne figure. Atténuer ses imperfections et tendre vers un idéal : il s’agit de la démocratie. Un terme bien galvaudé, servi à toutes les sauces, gavé de surcharges sémantiques et autres omissions ou dérives pathologiques, voire politiciennes, médiatiques ou procédant du phénomène de mode, du marketing du verbe, du prêt à porter où, de haute couture, la démocratie, bien que malmenée, est, semble-t-il, et sous toutes réserves, celle qui vous permet de vivre en paix, de vous nourrir, de vous distraire, et de vous habiller comme vous le désirez. Or, au pays de Marianne, combien même celle-ci porte une toque sur la tête, il est, pour ainsi dire, défendu aux femmes chrétiennes, juives et musulmanes de porter quelque chose sur la tête sous peine d’être accusée de terrorisme. Pourtant, l’habit ne fait pas le moine. Est-ce cela la liberté, l’utopie, la d