A Marrakech, derrière la Koutoubia


L'appel au vocable
Marche sur ce sable
Attend l'heure
Où les mots tombent
Avec justesse

Sur le palier
L'inconnu sonne
L'Atlas se réveille

Insigne d'une mémoire
La parade retrouvée
Concordance de l'image
Répond à l'appel

Simple, comme cette lumière que l'on voit
cette rencontre entre ces murs qui embrassent l'intemporel, entre
ces deux lumières du jour, devant la porte de la baraka.
Celle que l'on peut voir lorsque "le soleil se couche sur le sable aux reflets d'or aux milles éclats",
Celle que l'on retrouve lorsque le soleil se couche derrière la Koutoubia, devant
les colombes en vol.
Devinettes qui émerveillent l'enfant, qui continue de penser la langue maternelle
l'intelligence qui le rend fou et le jeu amusant.
Cela dure tout le temps jusqu'au singulier
qui titille l'imagination convoitée par les ignorants qui se limitent aux récréations.
Ecoute la médina ocre parler aux remparts désabusés, de l'odeur de la terre rouge sur l'habit de l'impensable.
Humide, intrinsèque, nouée à la voix du minaret
adossée aux Saadiens, la petite Souika reste hospitalière, étroite et mystérieuse.
Laisse passer le sourire
que tes sandalettes prennent la boue
souris et passe ton chemin
des deux extrémités la lumière jaillit.
En passant devant la porte du poète Omar Ouahrouche, j'eus une prière pour lui
et pour tous ceux que l'on ne voit plus. Je vire à gauche tout droit vers Lala Iza Ahmed,
arrivée au bout de la ruelle, je m'arrête et glisse à droite vers une petite porte en bois rouge peint.
Je saisie la main et donne trois coups, puis un quatrième pour les artistes. On me demande "Ckoun ?"
Je réponds : "Kreb".
A Marrakech, derrière la Koutoubia,
Jemaa El Fna grouille de monde, l'encens défie l'espace
et les espèces portées s'abreuvent d'un jour sans heure. Du haut des minarets
des instruments à corde atteignent l'infini,
comme coton poussé vers un tisserand, semence gratifie le ciel,
prière et émotion font grandir le rêve, le contraste du temps et des couleurs devient détails à prendre,
échange, contact humain duquel naît un oracle de contes qui laisse tourner le cœur,
la mémoire d'une piste qui n'en finit pas de charmer.
Singulier, les particuliers et les palmiers gardent la ville, ce long témoignage.

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