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Beaucoup de paroles pour ne rien dire, bien du plaisir à vouloir nouer les langues qui défilent comme des blessures. Guerre transparente, il est si difficile de retenir sa bouche, canal de vie, étoile du berger. Je retrouve le verbe qui éveille la source de chaleur pendant que d’autres attendent l’extase de la lune en rond. Aux premières lueurs, j’attends mon tour, le voyage de l’autre côté du sol, là où les noms s’éternisent. ©Jamila Abitar   

A Marrakech, derrière la Koutoubia

J ’ avais oublié ma ville, la mémoire des sucreries, des dents cassées, des bouches sans issues. J ’ avais oublié mes frères noyés sans avoir appris à nager, près des barques trouées de mon parcours de jeu. J ’ avais oublié ma ville sans terre, Marrakech, c ’ est en toi que je revis. Koutoubia, ta pierre réveille un peuple, réveille mon être oublié. Ma mémoire, vivante, rougit de tes reflets. J ’ ai avalé ton sable et j ’ ai pleuré mes frères. Et trahie par mes frères, j ’ ai sursauté, combien de fois, depuis cent ans ! Lucide comme cette lumière que l'on voit, cette rencontre entre ces murs qui embrassent l'intemporel. Je voudrais retrouver ma ville rouge, sa verdure, ses champs d ’ empreintes de sang partagé. Je voudrais me cacher derrière la Koutoubia et sentir Jamaa El Fna veiller sur Mar...

A Marrakech, derrière la Koutoubia

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Les êtres portées s’abreuvent d’un jour sans heure. Du haut des Minarets, des instruments à cordes atteignent l’infini. Comme coton poussé vers in tisserand, la semence gratifie le ciel. La prière et l’émotion font grandir le rêve. Le contraste des couleurs devient détails à prendre. Un oracle de contes qui laisse tourner le cœur. La mémoire d’une piste qui n’en finit pas de charmer. © Jamila Abitar
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Je me suis livré à l ’ énergie la plus haute pour passer à travers le vin. Il faut du temps pour faire renaître l ’ émotion à l ’ état pur, s ’ insurger contre les forces de la nature et rompre avec elle . Lorsque l ’ on possède et la connaissance et le vécu, cela peut provoquer une détonation des plus irrémédiables. Vous avez le sentiment que  : quand vous ouvrirez la bouche, ce qui en sortira sera du feu. J ’ ai pêché dans les brûlures du verbe pour ne pas cacher la parole. J ’ ai hurlé jusqu ’ au portail de ma raison et j ’ ai demandé pardon à la terre qui m ’ a portée. Je suis le visage sans voix à la rencontre du peuple renaissant. © Jamila Abitar
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Koutoubia, ta pierre réveille un peuple, réveille mon être oublié. Ma mémoire, vivante, rougit de tes reflets. ... J’ai avalé ton sable et j’ai pleuré mes frères. Et trahie par mes frères, j’ai sursauté, combien de fois, depuis cent ans ! Lucide comme cette lumière que l'on voit, cette rencontre entre ces murs qui embrassent l'intemporel. ©Jamila Abitar
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Marrakech, j’ai caressé ton corps et saisi l’obscure, pardonne ma vie brouillée qui se baigne d’illusions sur le trottoir d’une ville bretonne. Tu seras le frisson de mes nuits, j’implorerai la pluie pour laver nos colères, je dessinerai ton visage sur la toile de mes rêves.  Jamila Abitar Koutoubia, ta pierre réveille un peuple, réveille mon être oublié. Ma mémoire, vivante, rougit de tes reflets. J’ai avalé ton sable et j’ai pleuré mes frères. Et trahie par mes frères, j’ai sursauté, combien de fois, depuis cent ans ! Lucide comme cette lumière que l'on voit, cette rencontre entre ces murs qui embrassent l'intemporel. Extrait in A Marrakech, derrière la Koutoubia . © Jamila Abitar

Les Parvis Poétiques - Marc delouze

Les Parvis Poétiques marc delouze présentent Vendanges poétiques : crus marocains Un brunch poétique, musical… et chorégraphique Samedi 11 octobre 2014 de 11h à 14h30 Invitation à un brunch au cours duquel des poètes marocains et des artistes proposeront leurs créations, dans une alternance vivante autour du « bon vivre » poétique, musical… et gustatif. Avec les poètes Jamila Abitar et Jamal Boudouma Les musiciens Lakhdar Boussaf et Mehdi Chaïb Les danseurs-jongleurs François Chat et Rémi Laroussinie « Des écrivains au bout du fil » ( Exposition animation sonore) avec les Voix de 5 poètes marocains : Tahar Ben Jelloun (en arabe) Driss Chraïbi (en français) Ahmed Sefrioui (en arabe) Abdelhak Serhane (en français) Abdallah Aherdan (en français) * A l’Institut des Cultures d’Islam 19 rue Léon 75018 (M° Château-Rouge) Entrée libre Contact et réservation : 01 53 09 99 80 – elsa.blanc@institut-cultures-...

Mots du jour

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J’attends la fraîcheur du matin et le cessez-le-feu. J’attends les humains et leur amour parfait. Les corps mourront peut-être en paix. Ni balles, ni larmes. Seulement des adieux. Un chemin qui se rompt pour rejoindre une aube nouvelle ! J’ai perdu ma raison et mes rêves se sont endormis. Jamila Abitar

Le Tombeau Transparent

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" Il faudra s'initier à toutes les alchimies pour découvrir ce qui est confié à l'homme sous la vie, sous la mort ." Léopold Congo Mbemba,...Merci Nour, Merci Maître ! Le Tombeau Transparent Recueil de poésie du poète Léopold CONGO MBEMBA Préface de Geneviève Clancy Poètes des cinq continents 4ème de couverture Editions L’Harmattan – Paris - Je m’en irai par les chemins du silence, la mémoire ballottée dans l’orage de vent des souffles et de pluie de sang, les pieds pataugeant dans la boue de chair de ceux qui ne seront plus, j’interrogerai sans relâche la sagacité des grands mages… Là-bas au fond des yeux, quelles prières crie-t-on si fort, à en avoir la gorge et la poitrine éclatées, des chairs de seins arrachées, et les poings crispés figés en des cris muets, dans le froid éternel des glaces de la mort ? Après l’œuvre de mort des guerriers, apporter aux cadavres les soins humains. Cependant, ne pas les enterrer dans la nuit de l’oub...
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La nudité des mots La nudité des mots , c ’ est écrire ce que l’o n n ’ ose dire. C ’ est rendre pudique les mots et bavardes les lettres. C ’ est le dessein d ’ un corps insoumis. L ’ incandescence du geste et ses larmes laissées au sol. J ’ai trouvé dans la parole incarnée, le visage de l ’ éternité. J ’ ai vibré au pied du penseur et j ’ ai joui de la plus pure raison. En cet instant, j ’ ai senti mon cœur battre l ’ éternité. Mes genoux ont tremblé, mes poumons ont gonflé et j ’ ai pris plaisir à mourir dans une vie qui n ’ en était pas une. J ’ ai pleuré ma cendre et son souvenir et j ’ ose encore verser mes larmes dans le verbe nu pour porter l ’ ombre et l a lumière dans la naissance des mots. Quel main habile relèvera le vol de l ’ oiseau ? Quelle empreinte ouvrira en nous les couleurs du ciel ? ...

Lecture à Khenifra - Fondation Al-Kalima Safi, présidée par le poéte et journaliste Abdelhaq Mifrani.

http://www.youtube.com/watch?v=fHIUPpgoU_0

Le bleu infini

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Le " bleu infini " nous emmène vers ces terres inexploitées, oubliées ou perdues, terres de rêve ou d'exil où respirent encore le silence, les chants d'éternité. Ici, la lumière danse avec les anges, le soleil rouge compte ses morts et ses oiseaux. Ici, tout est ramené à l'essentiel et le ciel tout entier tombe dans les yeux des mères aux visages de dunes et sur les paumes bleues des cavaliers masqués. C'est comme un grand souffle qui souffle sur le désert, le silence des dunes, qui nous emplit et nous laisse silencieux et aimant, à l'écoute des vibrations du monde." Lucile Bernard Un soir d’éternité, une intimité étrangère surprend des conversations qui se prolongent jusqu’au silence. La pensée élevée au rang de sable défie l'espace. Les maures de toujours s'abreuvent d'un jour sans visage. Témoins lumière entre ici et l’ailleurs entre le corps et le vocable entre le corps et ses mots. L’enfant se souvient de sa...
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Lecture Centre Albert Gazier - Vanves - Printemps des poètes Mars 2012 - Organisation : Fatima Chbibane.  
Rencontre Internationale de Poésie au Maroc du 27 mars au 3 avril 2013 avec la Fondation Al-Kalima Jamila Abitar présente son recueil A Marrakech, derrière la Koutoubia, éd. alfAbarre, à Safi, Marrakech, Goulmim et Khnifra

TERRITOIRE DU POEME

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TERRITOIRE DU POEME (fondé par Anne Stell ) Animé par CHRISTIAN DEUDON   Reçoit JAMILA ABITAR ( Quatre de ses recueils de poésie ont été publiés. Trois à l’Harmattan : « L’aube sous les dunes » ; « L’oracle des fellahs » ; « Le bleu infini » et le dernier en 2012 : « A Marrakech derrière la Koutoubia » aux éditions poésie AlfAbarre . )   « Rendre visible le silence des remparts / pour redonner de la voix au sable, / incombera au porteur d’exil. /… / Je suis un brin devant l’immensité. / J’ai l’espoir d’un matin sans soir / qui m’appartiendrait, / jusqu’au souffle qui deviendrait inspiration. » (extrait du dernier recueil)   Et KADER RABIA Poète et peintre , « …Tôt moissonneur attentif / de l’épi des terres rouges et des syllabes voyageuses… », il nous présentera la nouvelle revue « CONVERGENCES » éditée par l’association « Baz’Art Poétique » « Voir transparaître , au-delà du particulier légitime des uns ou des au...

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Poème

La mort que j ’ ai vue me rend transparente. Comme moi, ils se rappelleront de la ville qui nous accueille, des forces qui nous contrôlent. Les signes qui font renaître la geste des origines, le triangle du soleil couchant, ses horizons sur nos corps transparents. Pâturages, aube naissante, comme à l ’ accoutumée, j ’ allais écrire à droite mon latin qui ne ressemble plus à rien. Serait-ce cela la poésie, ce laissez-passer autorisé par l ’ invisible qui transporte l ’ existence vers les âmes éveillées ? (in A Marrakech, derrière la Koutoubia, ed. alfAbarre - Paris )