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Marrakech, j’ai caressé ton corps et saisi l’obscure, pardonne ma vie brouillée qui se baigne d’illusions sur le trottoir d’une ville bretonne. Tu seras le frisson de mes nuits, j’implorerai la pluie pour laver nos colères, je dessinerai ton visage sur la toile de mes rêves.  Jamila Abitar Koutoubia, ta pierre réveille un peuple, réveille mon être oublié. Ma mémoire, vivante, rougit de tes reflets. J’ai avalé ton sable et j’ai pleuré mes frères. Et trahie par mes frères, j’ai sursauté, combien de fois, depuis cent ans ! Lucide comme cette lumière que l'on voit, cette rencontre entre ces murs qui embrassent l'intemporel. Extrait in A Marrakech, derrière la Koutoubia . © Jamila Abitar

Le Tombeau Transparent

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" Il faudra s'initier à toutes les alchimies pour découvrir ce qui est confié à l'homme sous la vie, sous la mort ." Léopold Congo Mbemba,...Merci Nour, Merci Maître ! Le Tombeau Transparent Recueil de poésie du poète Léopold CONGO MBEMBA Préface de Geneviève Clancy Poètes des cinq continents 4ème de couverture Editions L’Harmattan – Paris - Je m’en irai par les chemins du silence, la mémoire ballottée dans l’orage de vent des souffles et de pluie de sang, les pieds pataugeant dans la boue de chair de ceux qui ne seront plus, j’interrogerai sans relâche la sagacité des grands mages… Là-bas au fond des yeux, quelles prières crie-t-on si fort, à en avoir la gorge et la poitrine éclatées, des chairs de seins arrachées, et les poings crispés figés en des cris muets, dans le froid éternel des glaces de la mort ? Après l’œuvre de mort des guerriers, apporter aux cadavres les soins humains. Cependant, ne pas les enterrer dans la nuit de l’oub
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La nudité des mots La nudité des mots , c ’ est écrire ce que l’o n n ’ ose dire. C ’ est rendre pudique les mots et bavardes les lettres. C ’ est le dessein d ’ un corps insoumis. L ’ incandescence du geste et ses larmes laissées au sol. J ’ai trouvé dans la parole incarnée, le visage de l ’ éternité. J ’ ai vibré au pied du penseur et j ’ ai joui de la plus pure raison. En cet instant, j ’ ai senti mon cœur battre l ’ éternité. Mes genoux ont tremblé, mes poumons ont gonflé et j ’ ai pris plaisir à mourir dans une vie qui n ’ en était pas une. J ’ ai pleuré ma cendre et son souvenir et j ’ ose encore verser mes larmes dans le verbe nu pour porter l ’ ombre et l a lumière dans la naissance des mots. Quel main habile relèvera le vol de l ’ oiseau ? Quelle empreinte ouvrira en nous les couleurs du ciel ? L ’ éter

Le bleu infini

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Le " bleu infini " nous emmène vers ces terres inexploitées, oubliées ou perdues, terres de rêve ou d'exil où respirent encore le silence, les chants d'éternité. Ici, la lumière danse avec les anges, le soleil rouge compte ses morts et ses oiseaux. Ici, tout est ramené à l'essentiel et le ciel tout entier tombe dans les yeux des mères aux visages de dunes et sur les paumes bleues des cavaliers masqués. C'est comme un grand souffle qui souffle sur le désert, le silence des dunes, qui nous emplit et nous laisse silencieux et aimant, à l'écoute des vibrations du monde." Lucile Bernard Un soir d’éternité, une intimité étrangère surprend des conversations qui se prolongent jusqu’au silence. La pensée élevée au rang de sable défie l'espace. Les maures de toujours s'abreuvent d'un jour sans visage. Témoins lumière entre ici et l’ailleurs entre le corps et le vocable entre le corps et ses mots. L’enfant se souvient de sa

Poème

La mort que j ’ ai vue me rend transparente. Comme moi, ils se rappelleront de la ville qui nous accueille, des forces qui nous contrôlent. Les signes qui font renaître la geste des origines, le triangle du soleil couchant, ses horizons sur nos corps transparents. Pâturages, aube naissante, comme à l ’ accoutumée, j ’ allais écrire à droite mon latin qui ne ressemble plus à rien. Serait-ce cela la poésie, ce laissez-passer autorisé par l ’ invisible qui transporte l ’ existence vers les âmes éveillées ? (in A Marrakech, derrière la Koutoubia, ed. alfAbarre - Paris )

Poème

J ’ ai passé la soirée à tenir un proverbe debout pour dire le parent assis près de l ’ olivier à attendre son heure, pour dire le temps perdu à se chercher dans des bruits de hasard, pour nouer la voix aux mots, l ’ extraire pour un temps de sa médiocrité. Mesurer la parole jusqu ’ au revers de la plume et raturer les lignes bavardes de legs sanglants. Quel inconnu fidèle me soufflera à l ’ oreille les couleurs de la phrase magique ? (in A Marrakech, derrière la Koutoubia, ed. alfAbarre - Paris)

Anthologie Voix de la Méditerranée

Chemin d’errance (Poème pour l’Anthologie du Festival de Lodève – Juillet 2012.) J’ai poussé la poésie à ses petits bouts de bonheur la nuit où j’ai porté la voix du poème sur mon dos. J’ai entendu dans ton sommeil tes hurlements quand le soleil s’est élevé sur les crêtes du corps disparu. Je sais le paysan qui soigne la terre et les couleurs vives qui m'ont nourrie. J'ai embrassé le soleil et j'ai surpris debout les blés faisant l'amour… Mes battements du cœur suspendus à ton horloge ont écouté ta voix. Parle-moi de cette colline lointaine qui ne dirait pas son nom ! Ma mémoire morte nourrit les feuillages et nous cendres, avons vu la danse du cygne… j'ai osé suspendre, entre deux lacs, sur le chemin de l’errance l’aveugle discours. Jamila Abitar

LES MORTS NE SONT PAS MORTS - BIRAGO DIOP

Les morts ne sont pas morts Les morts ne sont pas morts Ecoute plus souvent Les choses que les êtres, La voix du feu s'entend Entends la voix de l'eau Ecoute dans le vent Le buisson en sanglot : C'est le souffle des ancêtres. Ceux qui sont morts ne sont jamais partis Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire Et dans l'ombre qui s'épaissit, Les morts ne sont pas sous la terre Ils sont dans l'arbre qui frémit, Ils sont dans le bois qui gémit, Ils sont dans l'eau qui coule, Ils sont dans l'eau qui dort, Ils sont dans la case, ils sont dans la foule Les morts ne sont pas morts. Ceux qui sont morts ne sont jamais partis, Ils sont dans le sein de la femme, Ils sont dans l'enfant qui vagit, Et dans le tison qui s'enflamme, Les morts ne sont jamais sous terre, Ils sont dans le feu qui s'éteint, Ils sont dans le rocher qui geint, Ils sont dans les herbes qui pleurent, Ils sont dans la forêt, ils sont dans la demeure, Les

Poème de Jamila Abitar

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Il se situe à Dakar pari au-delà de Katmandou, en dessous de tout à fric. Il n’a aucune région à part sa religion, au café des fous de lettres. Il ne se serait pas compris si lui-même n’était pas foule, dans ce tout à refaire. Dans un théâtre tenu par des incompris, l’univers de contes renaît d’un parchemin de peines ramassé. L’astre de vœux lumière fait offrande au lac. Les fous tirent la langue à la science bloquée d’arts chimère morts. Aux frontières ils imaginent le rêve, l’âge qui craint l’ombre et les démons. Partout dans des textes, des prétextes dans le regard pour voir entre les mains. ©Jamila Abitar In L'aube sous les dunes

A Marrakech, derrière la Koutoubia

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Cinq heures. Sous un soleil de plomb, Marrakech m’appelle. La caravane approche, le cimetière se vide. La dérive se trouve au bord du rivage. Je rejoins le marché, le chemin des artistes. Mogador me montre du doigt : « Toi, qui viens chercher le rêve, bois ce thé et souviens-toi que d’autres t’ont précédé sur le chemin de l’errance ! ». ©Jamila Abitar Editions alfAbarre - février 2012, Collection Paroles nomades http://alfabarre.com

A Marrakech, derrière la Koutoubia

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L'appel au vocable Marche sur ce sable Attend l'heure Où les mots tombent Avec justesse Sur le palier L'inconnu sonne L'Atlas se réveille Insigne d'une mémoire La parade retrouvée Concordance de l'image Répond à l'appel Simple, comme cette lumière que l'on voit cette rencontre entre ces murs qui embrassent l'intemporel, entre ces deux lumières du jour, devant la porte de la baraka. Celle que l'on peut voir lorsque "le soleil se couche sur le sable aux reflets d'or aux milles éclats", Celle que l'on retrouve lorsque le soleil se couche derrière la Koutoubia, devant les colombes en vol. Devinettes qui émerveillent l'enfant, qui continue de penser la langue maternelle l'intelligence qui le rend fou et le jeu amusant. Cela dure tout le temps jusqu'au singulier qui titille l'imagination convoitée par les ignorants qui se limitent aux récréations. Ecoute la médina ocre parler aux remparts dés

Hommage aux Rifains

Un chant d’espoir vient au loin. Au passage des décombres une parole attendue lève l’ancre bourlingue dans les Ksour tandis que les pierres tiennent au chaud sous une magnifique poudreuse parcourt, expérimente les paroles qui sécrètent la voie par l’usage du silence peint l’amour et son secret. A quoi bon relater le brouhaha des citadins les intrigues communautaires dans un livre ouvert ce sont les royaumes qui laissent l’imagination de chacun retrouver sa part de vérité le plaisir éprouvé à dire ce qui ne se dit pas le silence perpétue l’instant le regard se perd d’entre les mondes chose visible la quiétude des morts sort des nuées telle une promesse jetée dans le bleu infini. ©Jamila Abitar

Le petit jardin

Poème pour rendre à la langue Sa robe informelle La grâce de nous appartenir Pour nous faire revenir Sur le corps des syllabes La voix qui éveille en nous Le verbe L’objectivité Et la lumière qui défile sans fin Visite Jenine, les larmes posées sur le seuil d’une maison vide. Prompts à l’exil, les survivants du visible Se réveillent au pied des phares hospitaliers. Attente-réconciliation et calme-absence. Les robinets de l’or noir sont taris. Espace occupé, terrain glissant, cohésion, honnêteté, impasse. Le dialogue s’amorce. Pris sur le vif du sujet : victimes, belligérants et conscience tranquille. Il n’est pourtant plus question de lire dans le blanc des yeux, le rouge de la clandestinité. Quand les poètes auront les montagnes pour chevet, la lumière sera celle de la liberté. Reprends les tiens visiteur, pour que leur vie ne termine pas noyée au fond des océans. La continuité ne tient pas au superficiel. Une seconde vie et une sagesse pour penser l’

Médine

Médine, Voile de lumière, perdu de nuit comme un néant envolé sur une dune. Attendre la nuit imaginée et son ombre sur les murs. L'avenir par toutes absences est pollen des attentes des jours fraternels qui restituent l'image d'un son, d'un enfant à naître la nuit lorsque le monde dort. L'heure des morts nourrit le miel recherché de l'aurore. L'enfant naissant allume les cheminées éteintes depuis Mahomet(SBDL). Jamila Abitar

Le thé du Sahara, Trois sinon rien

Les proverbes rythment les cœurs autour d’un feu. Le patrimoine oral sensibilise l’artiste. Le premier bouillonne et voit passer la feuille verte. L’élégance des gestes et l’esthétique de la langue accompagnent la théière qui sera transvasée autant de fois qu’ils feront appel au mousseux. C’est le moment de déposer une pincée de sucre pour recevoir le thé et ses vertus de patience. Les artistes seront servis lorsque l’amertume aura disparu et qu’il ne restera plus que le parfum d’un fleuve sans remous. Jamila Abitar

Lumière de Murcie, Poésie

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Ecrire l’amour du défunt tombé au front pour engloutir la cause. Souvenirs emportés par le feu jamais éteint des guerriers partant en guerre. Réflexe de survie, quelle plaie saurais-tu guérir ? Monde ouvert et en perpétuel mouvance, sauvegarde des ethnies et esprit de richesse, sous le même chant, l’exil. La lumière de Murcie pour dire la chose engloutie l’ambiguïté des sables au royaume de la mort bien plus que le cri des loups qui finissent par disparaître l’image d’une terre neuve clôture le cercle d’une lueur rouge Est-ce le sang des victimes ou des charognards en costumes ? Le semblable devient semblant cloné, identifié étranger au fond d’un garage. Les règles de conduite sont bafouées par les diables blindés lorsqu’ils ne sont pas blindés, ils sont nus. Faut-il dévoiler le secret ? Arrêter le temps arrêter l’armée, le carnage et la désinformation la menace n’existe que pour justifier le surarmement et le nazisme de toutes parts. Jamila Abitar